Comment appliquer la règle des 3 S dans son couple ? (PART 1/3)
Submitted by Jersild Insa Ndangi on Wed, 11/16/2016 - 17:53
Depuis quelques siècles, les hommes se sont gravement fourvoyés.
La plupart d'entre eux, et même les plus fins, ont échoué à comprendre ce que veulent les femmes mais aussi et surtout ce qu'est l'orgasme. Et je ne plaisante qu'à moitié. La majeure partie de ce qui compose la gente masculine peine à trouver le bonheur auprès de leur partenaire pour une assez simple raison. Ils ne savent pas ce qu'est l'ORGASME.
Ce que nous ont dit les grands spécialistes depuis des siècles oscille du partiellement vrai au complètement faux !
L'ORGASME, chers amis, n'est pas seulement cet ensemble de réactions physico-chimiques consécutives aux frottements répétés des chairs en contact étroit durant le rapport. Le résultat est aussi et surtout le plein aboutissement d'un état.
Cet état est celui qu'expérimente toute femme quand elle ressent concomitamment la confiance, la conscience, le pouvoir, la liberté et la plénitude. Mais nous aurons l'occasion de développer cela... dans un autre article
En analysant le changement des moeurs modernes en Occident, la ré-appropriation de leurs corps par les femmes (le rapport qu'elles entretiennent avec la notion de plaisir – l'exigence, assez nouvelle, d'y avoir accès/droit), le phénomène intéressant des dénonciations/révélations massives depuis l'affaire Weinstein (manifestation évidente on l'espère, du fait que les hommes ne pourront bientôt plus user de leur pouvoir et de la complicité sociale pour soumettre impunément les femmes à leurs seuls plaisirs), on comprend un peu mieux différentes choses comme la notion d'indépendance, de pouvoir, le besoin de liberté, la recherche du bonheur et enfin de l'équité (qu'on confond trop souvent malheureusement avec l'égalité) – qui se jouent derrière la question de la satisfaction féminine. Je ne crois pas tout mélanger en évoquant ces choses.
Ceci étant dit, sans entrer dans des considérations sociologiques super chiantes, il est plutôt fin d'admettre que l'orgasme féminin, et in extenso la liberté des femmes est à la fois un truc qui fait peur et qui fascine les hommes – tantôt menace totale, tantôt faire-valoir suprême.
La question du plaisir, de la satisfaction féminine ainsi que la façon dont les femmes les conçoivent ont aussi largement contribué à faire évoluer notre regard sur nous-mêmes en tant qu'hommes.
Nous estimons qu'il s'agit d'une évolution vers le mieux. Les sacro-saintes valeurs occidentales particulièrement phallocrates connaissent depuis peu quelques perturbations et ces dernières tendent à remettre en question nombre de choses, dans les rapports hommes/femmes et dans le couple notamment, qui jusqu'alors semblaient immuables.
La question n'est pas tant de savoir qui a raison dans ce qui ressemble parfois à une vulgaire lutte de pouvoir. Ce qui nous intéresse surtout, c'est de savoir comment trouver l'équilibre dans le couple, quand on est un homme... moderne ? La réponse est somme toute assez simple.
Il faut donner plus, prendre moins et décentraliser. Étendre le domaine de nos intérêts en dehors de nous-mêmes, de notre nombril, du bout de notre nez (pour ne pas dire autre chose). Au-delà de notre ego, si j'ose dire. Cette chose impensable, on peut la réaliser en suivant 3 règles que nous proposons :
- La satisfaire,
- la soutenir,
- la supporter.
Cela pourrait être un nouveau mantra de l'homme moderne, pour son couple. Mais tout ceci n'est qu'une suggestion.
1. LA SATISFAIRE
Votre capacité à satisfaire votre partenaire est un facteur déterminant, ainsi qu'un indicateur immédiatement perceptible de la situation de votre couple.
Au début d'une relation, satisfaire sa partenaire semble facile parce qu'on se trouve dans la phase de conquête. On est à l'écoute, à l'affût du moindre de ses désirs et le plus souvent la réciprocité de l'intérêt facilite la capacité à satisfaire celle qu'on convoite. En effet, certaines femmes se montrent moins intransigeantes pour encourager l'homme à poursuivre son entreprise de séduction. En outre, l'enthousiasme du début nous mène à faire plus d'efforts de part et d'autre. On se montre plus conciliant sur ce qui nous plaît moins. On est "force de proposition" comme disent les recruteurs, là où il n'y a pas forcément de demande.
En somme, combler un désir que l'on a fait naître porte en soi une (illusion de) facilité.
L'effort réel naît quand il s'agit de répondre à une sollicitation inattendue, satisfaire un besoin auquel on ne s'était pas préparé. Ce moment survient généralement après un peu de temps passé ensemble, quand on croit bien connaître sa partenaire - "qu'on a pris la confiance" et qu'on se sent "installé" alors qu'en fait, ce n'est pas exactement le cas.
Il est intéressant de constater comme les gens comprennent difficilement que l'amour véritable ne naît que lorsqu'on ne pense plus à soi. Pourquoi ? Parce que même quand on cherche à séduire, à conquérir l'être aimé on pense d'abord à soi. On cherche à conquérir pour obtenir. On cherche à séduire pour posséder. Au fond, on va vers l'autre pour soi-même, d'abord. Ce n'est pas en soi un mal d'ailleurs. Ce n'est pas non plus une chose condamnable. On aime quelqu'un pour différentes raisons, mais si vous prenez le temps d'y réfléchir sérieusement, vous verrez bien que ce qu'on aime chez l'autre est avant tout (un reflet ou l'expression d') une part de soi.
Si bien que,
- l'amour est trop souvent une compensation. On cherche par l'interaction avec l'autre à combler un manque, à satisfaire une frustration, à se compléter soi-même. Alors que personne ne devrait endosser une telle responsabilité. Nous ne devrions laisser à personne la responsabilité de rendre notre vie meilleure. Ce boulot revient à chaque individu. Pas au couple. Quand on a compris cela, une dimension nouvelle s'ouvre à nous. Pour satisfaire son/sa partenaire il faut être soi-même satisfait. Pour pouvoir combler de bonheur celui ou celle qu'on aime, il faut être DÉJÀ heureux.
- l'amour est trop souvent une échappatoire. On cherche dans le couple à se cacher, ou à fuir une réalité que l'on se refuse à affronter. L'amour ne doit pas être un alibi. Parfois, on s'accroche éperdument à quelqu'un par peur de ne plus exister, par peur de ne pas être une vraie personne, à part entière... Ou l'on s'efface en présence de l'autre parce qu'on ne s'aime tout simplement pas ou pas assez. L'amour n'est pas un faire-valoir et ne saurait être un sacrifice de soi. Pas dans ce sens-là, en tout cas. Peut-on vraiment aimer quelqu'un, sans s'aimer soi-même ?
- l'amour est trop souvent égoïste. Ce n'est pas une chose facile pour nous que de l'admettre mais la plupart des gens aiment d'abord pour eux-mêmes. La majorité des gens s'aiment eux-mêmes dans l'autre. Les ressorts de l'amour sont fondamentalement égoïstes. Quelqu'un croit aimer, mais ce qu'il aime c'est surtout lui-même. Il aime ce que lui procure la relation. Et si le/la partenaire ne remplit plus le contrat, la séparation devient inévitable. La plupart des relations prennent fin pour des raisons égoïstes et elles durent pour l'inverse, c'est-à-dire si l'une des parties "se sacrifie".
Ce dernier phénomène, de loin le plus répandu, est observable dans le rapport qu'entretiennent les hommes et les femmes en Occident mais aussi en Orient, au Nord comme au Sud. Pour de curieuses raisons, toutes les sociétés prétendument modernes admettent toujours les mêmes schématiques relationnelles, dans lesquelles l'homme sera l'objet digne d'être aimé, choyé et/ou glorifié tandis que la femme demeurera celle qui aime, prend soin de et fondamentalement accepte (tout).
Aujourd'hui, une ère nouvelle dans les mécanismes du couple peut/doit s'ouvrir, celle de l'accomplissement de soi par l'autre. Au coeur de cette nouvelle relation, l'on doit comprendre qu'on ne peut véritablement donner que ce que l'on possède. Et que l'on ne possède jamais vraiment que ce que l'on cultive (en) soi-même.
Pour pouvoir satisfaire sa partenaire, il faut d'abord s'accomplir. Il faut être suffisamment grand pour s'oublier car le vrai don est celui dont on ne se souvient pas. Il faut pouvoir ne plus s'inquiéter de soi-même pour prendre vraiment soin de l'autre. Il faut être entier pour donner de soi et être suffisamment généreux pour ne jamais reprendre.
Il y a souvent, dans l'histoire du couple, un moment étrange et traumatisant où vous vous retrouvez à rappeler ce que vous avez fait pour l'autre. Si ce moment arrive, il est un aveu d'échec.
Pourquoi ? Votre partenaire ne devrait jamais oublier ce que vous avez pu/dû faire pour lui/elle. Et vous ne devriez jamais avoir à évoquer les actes accomplis en faveur du couple ou du partenaire.
Pourquoi ? Il existe dans tout couple une sorte de no man's land émotionnel dans lequel on range nos tabous, nos secrets, nos deals, nos concessions, nos compromis, nos échanges qui d'une manière ou d'une autre ont permis au couple d'exister, de tenir, d'évoluer, de grandir... Mais qui restent potentiellement douloureux ou lourds à évoquer. Cette zone intime qui nous unit - existe souvent pour le meilleur comme pour le pire - et doit d'une certaine manière, être protégée. En attendant de pouvoir y apporter un peu de paix.
Quand on commence – à cause de la colère, de l'exaspération, de la peur ou tout autre sentiment destructeur – à déballer, à soulever la couverture qui recouvre tous ces vieux "dossiers", on est pas loin de la fin. Ce qui précipite les couples vers leurs séparations ne tient souvent qu'à l'accumulation d'un trop grand nombre de mauvais moments. Quand ceux-ci sont trop nombreux, et qu'on a de plus en plus de mal à se remémorer le meilleur, c'est là que naît l'envie puis le besoin d'arrêter.
Selon notre expérience, nous sommes en mesure d'affirmer que la plupart de ces mauvais moments vient d'une mauvaise communication globale dans le couple et ce déficit de l'échange tire généralement son origine d'une absence totale d'écoute.
Bien entendu, quand nous parlons de satisfaction, nous ne faisons pas uniquement allusion à la sexualité. Tous les besoins d'un être humain ne se limitent pas au seul corps et si l'on en croit Abraham Maslow, les besoins physiologiques ne sont ni les seuls, ni les plus importants pour un être humain.
Dans une histoire qui fonctionne, les actions qu'on mène - en tant qu'individu sont comme des pierres que chacun pose à l'édifice conjugal - le rendant plus fort et plus confiant. Cela bénéficie à chaque partie. Cela vous rend plus serein(s), plus confiant aussi dans l'avenir. L'amour n'est pas exactement comme un poker mais il en présente tout de même quelques points communs. Il faut par exemple savoir prendre des risques. Il faut savoir se mettre à nu. Il faut s'engager. Il faut savoir donner pour gagner, mais gare à celui qui triche. Le bluff dans le domaine de l'amour ne paie que rarement.
Il faut aussi oser sortir des sentiers battus depuis des siècles, par la culture occidentale. Ne dit-on pas que "derrière chaque grand homme se cache une femme" ? Mais pourquoi devrait-elle rester cachée ? Pourquoi devrait-elle rester derrière ? Peut-être, a-t-elle bien mieux à faire, cette fameuse femme.
Satisfaire sa partenaire, c'est savoir lui accorder sa juste place. Il est important pour les hommes d'aujourd'hui, de se souvenir que leur bonheur doit nécessairement passer par celui de leur compagne et que le vieil adage susdit - marche aussi très bien à l'inverse.
Pour satisfaire une femme, ne vaut-il pas la peine de vraiment comprendre ce qu'elle veut ? Des siècles de machisme, nous ont laissé entendre que les femmes ne savent pas ce qu'elles veulent mais je crois plutôt que la pensée dominante masculine a activement contribué à préserver ce mensonge, afin que nous ne nous arrêtions jamais véritablement sur les besoins féminins et in extenso sur nos manquements d'hommes.
Demander ne suffit pas toujours, il faut parfois savoir activer la compétence essentielle de celui qui aime en toute sincérité, l'écoute.
Contrairement à l'idée générale, la véritable écoute n'est jamais passive. L'écoute est sans doute aucun la dimension masculine qui la première fait rester une femme, et par une curieuse ironie c'est celle qui subsiste le moins longtemps chez l'homme. Si l'on se fie à l'idée générale, les femmes seraient davantage attirées par un homme si il est grand, fort, beau, intelligent et riche... Si il est drôle ou charismatique... Si il est intrépide et talentueux. Ce type de qualité, il est vrai, ne manque jamais d'attirer immanquablement l'attention voire de susciter l'intérêt d'une femme – au premier abord. En revanche, ce qui fait qu'une femme a envie de rester et passer le reste de sa vie avec un homme n'est ni sa taille, ni sa force, ni sa beauté, ni son intelligence, ni son compte en banque; Un grand sens de l'humour peut sauver bien des situations mais une femme ne reste pas non plus parce que son homme est un grand clown, ou un grand chef ni même un grand guitariste... Plus maintenant. Pas au XXIème siècle.
Ce qui fait rester une femme aujourd'hui, c'est l'oreille de celui qui l'accompagne.
Si cette oreille est connectée au coeur, un homme est capable de comprendre les vraies attentes de celle qu'il aime sans qu'elle ait besoin d'en faire l'annonce. Une bonne oreille, réellement attentive voire attentionnée, voit ce qui échappe par son évidence, à l'oeil. Même si elle change, une oreille active est à même de comprendre et d'épouser ces changements. Une oreille active ne se ferme jamais tout simplement parce qu'elle est faite d'une chose essentielle, l'abnégation.
En d'autres termes, un coeur qui écoute est tourné vers l'autre, plus que vers lui-même.
Ainsi un homme qui peut satisfaire une femme, est à même de faire bien plus. J'entends par là, qu'en plus de la satisfaire – ce qui en soit est, finalement assez valorisant pour la pensée (ou l'égo) masculine – un homme doit aussi savoir soutenir sa partenaire. Et sur cette question, les choses ne sont pas plus évidentes.